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Premier « Shift » : nouveau parcours urbain chez Boréalis… ou quand le musée sort prendre l’air !

11 août 2015

Le musée propose une visite-expérience pendant laquelle on découvre les réalités industrielles, techniques, historiques, humaines et économiques de la CIP.

Ouvert depuis maintenant 5 ans, Boréalis, centre d’histoire de l’industrie papetière, met tout en œuvre pour faire valoir le passé fait de pâtes et de papier de la Mauricie. Situé sur le site de l’ancienne usine de filtration de la Canadian International Paper (CIP), au confluent de la rivière St-Maurice et du fleuve St-Laurent, le musée propose une visite-expérience entre ses murs pendant laquelle on découvre toutes les réalités industrielles, techniques, historiques, humaines et économiques derrière les années fastes de cette usine qui a œuvré de 1919 à l’an 2000.

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Aperçu de l’étendue de l’usine CIP à l’origine

Loin de se contenter de son succès indiscutable, l’équipe de Boréalis a voulu amener l’expérience du visiteur à un autre niveau en réalisant le parcours urbain Premier « shift », accessible à tous depuis la fin juin 2015 pour 5 $.

N’ayant ni connu l’époque, ni l’usine, ni le quartier ouvrier entourant la bâtisse, je ne savais pas trop si cela s’adressait à moi et si j’allais y trouver mon compte. C’est donc sans attentes, outre que de la curiosité, que je mis le casque d’écoute que l’on m’a prêté au comptoir d’accueil du musée, et pincé le petit Ipod sur mon vêtement. Voilà, petit carnet en main, regroupant quelques informations et faits, on m’explique je n’ai qu’à sortir du musée et à appuyer sur le mode lecture de mon petit appareil rouge et à me laisser guider.

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Quoi? Vous m’envoyez sans aucun parcours, aucune carte, sillonner l’équivalent de 2 kilomètres dans un quartier inconnu et vous croyez que je vais arriver à bon port sans me perdre en l’espace de 50 minutes? Je suis pourtant l’exemple type de personne qui peut se perdre dans sa propre rue…

J’ai donc dû me fier à mes oreilles. Le casque d’écoute, qui est beaucoup plus que de simples écouteurs, nous englobe complètement l’oreille. Le narrateur, M. René Beaudoin, historien connu dans la région et qui a réellement travaillé à la CIP dans ses jeunes années, nous prend par la main du début à la fin. Rapidement, nous sommes mis en contexte, nous sommes un travailleur qui débute son premier « shift » à la CIP. Tout en suivant les indications (continuez devant, allez à droite à telle rue, etc.) le parcours est ponctué de témoignages de 7 hommes et 1 femme ayant vécu soit dans le quartier, soit à l’usine.

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Témoignages, anecdotes, musique, effets sonores, la trame auditive est si réelle, qui je me suis sentie complètement dans l’histoire. J’ai souri toute seule devant une devanture de maison, je me suis retournée pour laisser passer des enfants (qui n’existaient pas en fait, ils n’étaient que dans mes oreilles!). J’ai observé, j’ai écouté et j’ai vraiment compris ce que peut représenter la vie industrielle de ces années passées là. L’usine était non seulement un gagne-pain pour plus de 1000 employés, elle était aussi un mode de vie, un décor ancré dans le quartier Sainte-Cécile. Les années de la CIP ont forgé tout un quartier et ont laissé des traces dans plus d’une génération de centaines de familles trifluviennes.

Je suis revenue à bon port, au rythme du texte et de mes pas qui concordaient minutieusement, c’est donc dire le travail de moine derrière ce parcours. J’ai eu l’impression de vivre une visite guidée, à mon rythme (on peut à tout moment mettre le lecteur sur pause). À mi-chemin, le narrateur nous propose de faire un arrêt dans un parc tout près, il est aussi possible de se procurer un petit goûter moyennant un supplément, servi dans une boite à lunch de style industriel du temps et de s’y arrêter.

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Je me suis empressée de recommander ce parcours urbain à des membres de ma famille ayant des souvenirs très personnels reliés au passé industriel de la Mauricie. Je suis persuadée qu’ils en retireront des émotions différentes, mais tout aussi fortes que ce que j’ai ressenti. Vraiment un beau témoignage du passé. Ensuite, j’ai voulu revoir la visite à l’intérieur des murs de Boréalis pour me le réapproprier d’une autre façon, avec plus de connaissance et plus de vécu. Bref, j’ai adoré ça !