La fascinante histoire des salles de spectacle de Shawinigan!
19 novembre 2018
Afin de piquer un peu votre curiosité, je vous ai déniché quelques faits surprenants au sujet des magnifiques salles de spectacle à Shawinigan.
Avez-vous déjà assisté à un spectacle dans la surprenante ville de Shawinigan? Connaissez-vous la magnifique salle ancestrale de la Maison de la culture Francis-Brisson? La classique salle Philippe-Filion du Centre des arts? Ou l’industrielle espace-spectacle du Salon Wabasso de la microbrasserie Le Trou du diable?
Afin de piquer un peu votre curiosité, je vous ai déniché quelques faits surprenants au sujet de ces magnifiques salles de spectacle. Natifs de Shawinigan, ces anecdotes vous rappelleront peut-être de lointains souvenirs! Pour les autres, parions que vous aurez envie de jeter un œil à la programmation de ces salles qui diffusent toute l’année des spectacles variés : humour, musique, variétés et théâtre.
La Maison de la culture
Francis-Brisson
15, avenue Grand-Mère
Saviez-vous que?
La Maison de la culture Francis-Brisson était à l’époque 2 bâtiments patrimoniaux distincts construits entre 1912 et 1914, soit le Laurentide Club et l’Assembly Hall. Ces 2 bâtisses étaient situées dans le quartier des Anglais dans le secteur Grand-Mère, là où résidaient les cadres de l’usine Laurentide. Elles ont été reliées par la construction d’un couloir intérieur en 1919.
La section Assembly Hall possède une architecture spectaculaire, tel un château médiéval à tourelles, fortement inspirée de la Nouvelle-Angleterre. La section est construite avec des pierres locales. Une rumeur voudrait que certaines roches utilisées proviennent d’Europe! Ces pierres servaient à donner du poids aux navires vides qui prenaient la mer en partance de l’Europe pour venir chercher de la marchandise à Montréal. Abandonnées au quai de Montréal, certaines de ces roches auraient été rapportées à Grand-Mère et auraient servi à la construction de l’Assembly Hall.
C’était un lieu de rencontres où se déroulaient des activités sportives, des réceptions, des mariages et des bals. Une légende urbaine voudrait que Frank Sinatra s’y soit déjà produit en concert privé! Ces soirées spéciales étaient bien sûr dédiées majoritairement à la communauté anglophone, aux membres de la bourgeoisie francophone et aux employés haut placés de la compagnie Laurentide.
La section Laurentide Club possède une architecture de style manoir canadien. C’est Georges Chahoon, directeur de l’usine Laurentide Pulp co. Ltd, qui a eu l’idée de la construction de cette bâtisse pour y installer un centre de conditionnent physique pour ses ouvriers. Monsieur Chahoon avait une philosophie très avant-gardiste pour l’époque. Il croyait que plus ses hommes étaient heureux dans leur vie quotidienne et en bonne forme physique, plus ils étaient enclins à fournir le meilleur d’eux-mêmes au travail. Il a mis alors à la disposition de ses ouvriers un gymnase d’entraînement, des terrains de tennis, de golf, de baseball et a réduit les quarts de travail de 12 heures en période de 8 heures.
Le Laurentide Club était un Men’s Club! Jusque dans les années 50, ce club privé était un lieu strictement interdit d’accès aux femmes. Les hommes d’affaires s’y rassemblaient pour jouer aux cartes, au billard, boire un verre, écouter la radio et s’informer sur les indices boursiers. Pour y être admis, il fallait appartenir à l’élite industrielle et commerciale de la ville et gagner un minimum de 300 $ par mois!
En 1984, l’édifice a été acquis par la ville de Grand-Mère et nommé Centre de la culture de Grand-Mère. Au grand bonheur de la population, plusieurs spectacles intimes y ont été présentés : de Vilains Pingouins à Jean Leloup, en passant par Marie-Denise Pelletier, Louise Forestier, Jim Corcoran et compagnie.
En 2012, le bâtiment historique a été vendu à la ville de Shawinigan pour la somme symbolique de 1 $. Plus de 4 millions $ ont été nécessaires pour le restaurer et le transformer en salle de spectacle et d’exposition. La bâtisse a conservé son superbe cachet d’antan avec sa toiture d’ardoise, ses ornements en cuivre et ses finis intérieurs en bois minutieusement préservés.
Cette magnifique salle, de style cabaret, est située au pied du pont de Grand-Mère, aux abords de la rivière Saint-Maurice. L’acoustique y est exceptionnelle!
Pour consulter la programmation de la Maison de la culture Francis-Brisson, cliquez ici.
Le Centre des arts de Shawinigan
2100, boulevard des Hêtres
Saviez-vous que?
Le Centre des arts de Shawinigan, au départ nommé Centre culturel de Shawinigan, est l’un des nombreux centres culturels qui ont vu le jour lors du 100e anniversaire de la Confédération en 1967. Dans un désir de laisser une trace indélébile de l’an 1967, le gouvernement du Canada et du Québec ont financé un grand nombre de projets de construction. Cela a permis à la ville de Shawinigan d’offrir enfin à ses citoyens un centre pourvu d’une splendide salle de spectacle, une salle d’exposition, des salles de cours et une grande piscine intérieure aux dimensions olympiques! Il parait que le montant de la subvention accordée à la ville de Shawinigan tournait autour de 333 000 $ et que le coût total de la construction avoisinait les 965 000 $.
Le tout premier spectacle du Centre culturel de Shawinigan a été présenté par l’Orchestre symphonique de Québec. Les musiciens ont charmé la foule en jouant des airs de Mozart, Beethoven et Tchaïkovski. Par la suite, plusieurs artistes de renom ont foulé la scène du Centre culturel. On pense à Gilles Vigneault, Jean Lapointe (Les Gérolas), Ginette Reno et Michel Louvain. Des vedettes internationales comme Gilbert Bécaud, Charles Aznavour, Jacques Brel et Nana Mouskouri ont aussi pris l’affiche. Le centre a également reçu de grands spectacles de musique et de danse comme les Grands Ballets canadiens, le Chœur de l’armée rouge et plusieurs troupes de théâtre.
Le coût d’un billet de spectacle, lors de l’ouverture du Centre culturel de Shawinigan, variait entre 1 $ et 6 $. Pour être certain de remplir la salle, et surtout de rendre l’endroit accessible à la majorité de la population, le comité consultatif en place avait fixé le prix des billets à un maximum de 6 $. L’objectif a été atteint puisque la salle était complète tous les soirs. Une 2e représentation a parfois même été ajoutée en journée! À cette époque, la salle pouvait accueillir 720 spectateurs. Ce fameux comité consultatif comprenait une vingtaine de personnes influentes de Shawinigan : maires, professeurs, hommes d’affaires et représentants de divers organismes.
Au fil des ans, le centre a changé à quelques reprises de couleur et de style. Il a profité d’une importante cure de jeunesse en 1991 dans la cadre de son 25e anniversaire. Ces rénovations majeures frôlant les 5 millions $ ont permis au centre de se doter d’un meilleur système de son et d’éclairage, en plus d’ériger une étonnante fenestration que l’on peut encore admirer à ce jour. Plusieurs festivités, dont un grand spectacle, ont eu lieu pour souligner le 25e anniversaire du centre et de son nouveau nom : Centre des arts de Shawinigan.
Sur la programmation régulière à l’automne 1991, on pouvait voir de grands noms comme André-Philippe Gagnon, Julie Masse, Breen Leboeuf, la pièce de théâtre Broue, la populaire chanteuse Céline Dion et la venue du Club des 100 Watts pour le grand bonheur des enfants! Plus récemment, en 2016, le Centre des arts a reçu le populaire acteur canadien Kiefer Sutherland! Vous savez le fameux Jack Bauer de la série 24 heures chrono. Kiefer était de passage dans la région pour présenter son premier album : Down in a Hole.
Aujourd’hui, la salle du Centre des Arts, nommée Philippe-Filion, est classée parmi les plus importantes au Québec avec ses 958 fauteuils. Elle tient son nom d’un musicien, enseignant et homme d’affaires qui a fondé l’Union musicale de Shawinigan en 1921. Violoniste de formation, M. Filion est devenu très jeune chef d’orchestre et s’est aussi distingué à la direction musicale de la fanfare du 62e Régiment d’artillerie de campagne de Shawinigan.
Le Centre des arts comprend également une salle d’exposition nommée Léo-Ayotte en l’honneur de ce grand peintre qui a marqué la peinture figurative au Québec. Cet artiste autodidacte n’utilisait qu’un seul pinceau pour réaliser une œuvre! La ville de Shawinigan a le privilège de posséder 7 toiles du peintre dans sa collection.
De nos jours, Culture Shawinigan, qui gère les 2 plus grandes salles de spectacle à Shawinigan, diffuse près d’une centaine de spectacles variés tout au long de l’année. Outre la programmation officielle en salle, Culture Shawinigan propose une étonnante programmation de spectacles extérieurs gratuits qui ont lieu dans différents endroits de la ville. On pense à la place du Marché sur la 5e rue de la Pointe ou à la place des Canotiers sur la promenade du Saint-Maurice, sans oublier le parc Saint-Jean-Baptiste ou le parc Saint-Maurice.
Pour consulter la programmation de la salle Philippe-Filion, cliquez ici.
Le salon Wabasso de la Shop
du Trou du diable
1250, avenue de la Station # 300
Saviez-vous que?
La salle de spectacle du Salon Wabasso est située dans une ancienne usine de textile. Construite en 1910, la Shawinigan Cotton Company, filiale de la Wabasso de Trois-Rivières, se spécialisait dans la fabrication du coton maillé à la verge, des coupons et du fil. Le coton était vendu sous forme de cônes et de tubes à différentes industries canadiennes spécialisées dans la fabrication de tricots. Le coton brut provenait en majeure partie du Mexique. L’usine, agrandie 2 fois au fil des ans, employait majoritairement des femmes. À cette époque, le salaire minimum se situait à 10 cents de l’heure!
L’usine de Shawinigan a fermé ses portes en 1985 causant la mise à pied de plus de 300 employés. La bâtisse a été plus ou moins laissée à l’abandon durant plusieurs années. Un salon de quilles et un marché aux puces ont déjà utilisé l’édifice. Le marché aux puces comprenait plusieurs kiosques, dont un où il était possible de pêcher des truites mouchetées dans une mini piscine!
En 2012, pas moins de 15 millions $ ont été investis pour la reconversion de l’ancienne usine d’une superficie d’environ 140 000 pieds carrés. Le Centre d’entrepreneuriat Alphonse-Desjardins offre des locaux pour plus d’une cinquantaine d’entreprises, dont plusieurs PME. La qualité des travaux de rénovation en fait un exemple de réussite dans le domaine de la reconversion d’un bâtiment industriel. L’intérieur a su garder son cachet d’époque avec ses luminaires industriels, ses murs de brique et ses boiseries. Impressionnant!
La microbrasserie Le Trou du diable a été le premier locataire de ce nouveau centre d’entrepreneuriat. À la suite du grand succès de leur microbrasserie ouverte en 2005 sur la rue Willow, cette jeune équipe d’entrepreneurs cherchait un local plus grand pour y installer leurs cuves de fermentation et leur ligne d’embouteillage pour leurs différentes bières artisanales. Ils se sont installés dans l’ancienne Wabasso, utilisant la section du dernier agrandissement de l’usine. Ouvert en 2013, sous le nom de la Shop du Trou du diable, le lieu vous propose une boutique et un espace dégustation. Cet espace, nommé Salon Wabasso, se veut un carrefour où coexistent spectacles, dégustations, culture, réceptions et multimédia.
Pour illustrer le Salon Wabasso, l’équipe d’entrepreneurs à conservé le logo du lapin blanc que l’usine de textile utilisait à l’époque. Ce logo confirmait la qualité et la blancheur exceptionnelles du coton Wabasso. Le mot Wabasso signifie d’ailleurs « lapin blanc comme neige » dans la langue amérindienne.
Le Salon Wabasso est l’une des rares scènes alternatives indépendantes en Mauricie. La salle peut accueillir de 25 à 185 personnes et présente une programmation de spectacles de styles variés : rock, punk, blues, électronique, métal, pop, rap, hip hop, et cie. Une salle étonnante!
Pour consulter leur programmation du Salon Wabasso, cliquez ici.
À l’affiche à l’été 2019
L’été 2019 sera particulièrement occupé côté spectacles! Le Centre des arts présentera une toute nouvelle comédie musicale dans l’univers d’Amos Daragon, tandis qu’à la Maison de la culture Francis-Brisson vous pourrez assister à l’incroyable récit de l’aventure en mer de Mylène Paquette avec la comédienne Tammy Verge. Vous pouvez d’ailleurs vous procurer vos billets dès maintenant! Un beau cadeau aussi à mettre dans le bas de Noël.
Un merci spécial à M. Renald Bordeleau, de la ville de Shawinigan, pour son aide précieuse et son prêt de photos d’archives.
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